Faut-il toujours aller au bout ?
Course à pied, trail, marathon… Et si l’abandon n’était pas toujours un échec ?
7/25/20252 min read
Il y a des courses où l’on serre les dents.
D’autres où on serre le cœur.
Et puis celles où l’on s’arrête. Brutalement. Trop tôt, trop tard… ou juste à temps ?
En préparation mentale, la question de l’abandon en course revient souvent, et elle vient rarement seule. Elle traîne dans ses bagages un lot de jugements, de culpabilité, de doutes :
« J’aurais dû continuer… »
« Je suis faible… »
« J’ai lâché. »
Mais faut-il vraiment toujours aller au bout ?
Et si ne pas finir, c’était aussi un choix fort, conscient, lucide ?
Dans un monde qui glorifie la souffrance et l’ultra-dépassement, prendre soin de soi devient un acte de courage.
Quelques pistes de réflexion :
Abandonner, c’est parfois s’écouter
Il y a une différence entre fuir un inconfort temporaire… et respecter une alerte intérieure.
S’arrêter quand le corps crie ou que la tête sature, c’est une compétence. Pas une faiblesse.
Ce que tu gagnes à "aller au bout" doit être plus grand que ce que tu perds.
Certains continuent "par principe", au prix de blessures physiques ou mentales.
Mais la performance mentale, c’est aussi savoir choisir ses combats.
Parfois, abandonner une course, c’est préserver sa saison.
Ce n’est pas une histoire de courage. C’est une histoire de clarté.
La culture du "finisher à tout prix" pousse à se juger.
Mais chaque athlète vit sa propre réalité intérieure, invisible sur une ligne d’arrivée.
Ce que tu te dis après compte plus que l’abandon lui-même.
Ce n’est pas l’abandon qui te mine, c’est le discours intérieur qui suit.
Te juges-tu ? Ou cherches-tu à comprendre ?
Se dire "je suis nul", c’est abandonner deux fois.
Se dire "j’ai appris", c’est transformer l’arrêt en levier.
L’abandon fait partie du sport. Point.
Il est normal. Il est fréquent. Et il n'enlève rien à ta valeur.
D'ailleurs, les plus grands ont tous connu des abandons.
Mais ils ne les ont pas laissés définir leur parcours.
Et si tu changeais ta façon de voir l’abandon ?
👉 L’abandon, ce n’est pas la fin d’une course. C’est le début d’un nouveau regard sur soi-même.
👉 Ce n’est pas renoncer à ses rêves. C’est les protéger, parfois.
👉 Ce n’est pas honteux. C’est humain.
Alors, faut-il toujours aller au bout ?
Non.
Il faut surtout savoir pourquoi tu veux y aller. Et à quel prix.
Une astuce simple pour t’y préparer en amont :
Fais une liste mentale de tes critères de décision.
Avant ta course, pose-toi cette question :
“À quel moment est-ce que je considérerai qu’il est plus sage de m’arrêter ?”
Créer un cadre clair avant l’émotion évite les regrets après.
Tu veux aller loin dans ta pratique ? Apprends à t’écouter autant que tu t’entraînes.
Et souviens-toi : respecter son corps et son mental, c’est souvent ce qui permet d’aller plus loin… la prochaine fois.